Ascension de l'Aconcagua à 6962 mètres en traversée en Argentine

Vol pour Mendoza via Buenos Aires ou Santiago du Chili.

Nous sommes accueillis à l’aéroport de Mendoza par notre correspondant. Transfert en ville et installation à l’hôtel. Premier contacte avec le guide pour confirmer l'horaire du lendemain. Nous profitons du temps libre restant pour flâner dans les rues et places animées et ombragées. Et pour cette première soirée en Argentine, nous devons goûter au légendaire bife de chorizo.

Rencontre avec le guide qui nous assiste pour les formalités d’obtention du permis. Une fois munis de ce précieux sésame nous passons à la vérification du matériel. Derniers achats si besoin est.

Nous prenons la route en traversant la ville puis les vignes avant de gagner Potrerillos et son lac artificiel (base de loisir) sur le rio Mendoza, puis ensuite l’ultime bourgade de Uspallata. Nous entrons alors dans la vallée du rio Horcones laquelle conduit à la frontière chilienne. Nous arrivons à la petite station de Penitentes. Possibilité de déposer à l’entrepôt de notre représentant les bagages que nous n’emportons pas lors de l’ascension. Une fois les mules chargées, un ultime et court transfert de 15 minutes nous emmène à Punta de Vacas (2 400 m), point de départ du sentier vers le camp de base. Les gardes du parc vérifient nos permis. Début de la marche d’approche, sur un sentier en pente douce qui conduit à Pampa de Leñas (2 950m), premier camp dans la longue vallée de Vacas. 

L'objectif principal de la journée est l'acclimatation. Nous progressons lentement dans la très longue vallée de Vacas. L'Aconcagua se découvre au dernier moment en arrivant au camp de la Casa de Piedra. La face est, avec son caractéristique glacier des Polonais se découvre petit à petit.

Nous quittons la Vallée de Vacas pour nous orienter plein ouest dans la vallée de Relinchos. La montée est plus rude que les jours précédents, le souffle se fait plus court. Mais la vue sur l'Aconcagua prend de l'ampleur, les haltes s'imposent pour profiter du spectacle. Nous arrivons dans l'après-midi à Plaza Argentina (4 190 m) où se trouve notre confortable camp de base. 

Nous prenons une journée de repos pour l’acclimatation. Ce n’est pas une journée à rien faire, c’est une journée passée à s’installer confortablement, à trier ses affaires, à se balader dans son petit environnement et à la vie sociale. Nous pouvons aussi rester à lire dans la tente mess ou pratiquer quelques exercices sur les tapis de yoga installés dans la tente-salon chauffée. Mais quoi que nous fassions, il faut penser à s’hydrater.

Nous effectuons une première rotation en direction du camp 1. Le chemin monte progressivement au milieu des pierriers. C''est la partie la plus pénible de l'ascension. Nous traversons la partie inférieure d'un ancien glacier aujourd'hui disparu qui couvrait la face sud-est de la montagne. Le camp 1 se trouve au pied de raides pentes d'éboulis conduisant au camp 2.

Nouvelle journée de repos indispensable pour l'acclimatation.

Après ce repos idéal pour s'acclimater au camp de base, nous reprenons notre progression en direction de la face est de l'Aconcagua. Le chemin monte progressivement au milieu des pierriers. C''est la partie la plus pénible de l'ascension. Nous traversons la partie inférieure d'un ancien glacier aujourd'hui disparu qui couvrait la face sud-est de la montagne. Le camp 1 se trouve au pied de raides pentes d'éboulis conduisant au camp 2.

Nous effectuons un portage de matériel jusqu'au camp 2 (appelé aussi Guanacos) à 5 486 m, au pied de la face est. Aujourd'hui encore la progression est raide au milieu des éboulis. Heureusement le passage répété des expéditions au fil des ans améliore le tracé, rendant la progression plus aisée. Alors que nous gagnons de l'altitude, nous découvrons au nord le sommet de la Cordillère de Ramada, le pic Mercedario (6 720 m). Après un court repos pour nous restaurer au camp, nous redescendons pour l'acclimatation au camp 1. 

Nous reprenons le chemin suivi la veille pour cette fois rester dormir au camp 2. L'altitude rend nos mouvements malaisés. Il faut tout accomplir avec lenteur pour ne pas s'essouffler. 

Nouvelle journée de repos, indispensable pour l'acclimatation. 

Nous entamons la longue traversée qui va nous conduire à Colera, le dernier camp avant le sommet.  Nous franchissons la moraine frontale du glacier des Polonais, gravi pour la première fois en 1954 par 4 alpinistes venus de l'autre côté du Rideau de Fer. Une traversée ascendante qui n'en fini plus nous rapproche d'un col battu par les vents violents venus du Pacifique. Suivant les années, il reste quelques névés à franchir, dans lesquels le vent à creuser les célèbres pénitents de glace. Hauts de cinquante centimètres à parfois un mètre, ils rendent la progression inconfortable. Heureusement l'arrivée à notre camp aménagé de Colera (5 970 m) vient nous récompenser de notre longue journée d'efforts. Dîner à presque six mille mètres d'altitude, sans doute le plus haut repas pris par bon nombre d'entre nous. 

Nous partons tôt pour profiter au maximum de la (longue) journée. Nous emportons un sac à dos très léger (eau, vivres de course, quelques vêtements, appareil photo). Le chemin n’est pas facile, la pierre et la terre sont gelées. Nous atteignons le site de « Independencia » à 6 300 mètres, là nous entamons une grande traversée au-dessus du Gran Arracareo. Rapidement nous passons des rochers « Portosuelo del Viento », véritable soufflerie pour essai d’aérodynamisme, et nous arrivons à l’entrée de la Canaleta vers 6 600 mètres. La partie la plus exigeante commence, la pente est raide les pierres et blocs de rochers sont comme des icebergs sur la mer et nous devons nous concentrer pour avancer. Mais nous arrivons à proximité du col et nous trouvons enfin un terrain moins pénible pour progresser en contrebas de l’arête et enfin déboucher au sommet. S’il ne fait pas trop froid nous profitons pleinement du moment et prenons quelques photos. Puis il faudra descendre et gagner Colera pour sortir de la zone d’altitude critique.

Pour garantir le succès de l'expédition, nous avons ajouté deux jours supplémentaires en cas de météo défavorable. Il peut faire très beau au camp de base, mais le vent en altitude peut empêcher toute progression.

Nous entamons la longue descente vers le camp de base de la voie normale où nous attend un dîner de fête bien mérité.

Nous nous livrons à une véritable dégringolade. Une longue journée de marche pour nous séparer de l’Aconcagua nous amène à descendre à Puente del Inca à l'extrémité de la vallée de Horcones. Puis nous prenons la route pour Mendoza où nous retrouvons la chaleur. Après une bonne douche nous avons le plaisir de savourer un bon asado avec un bon vin pour fêter notre retour.

Trois heures avant le vol, départ de notre hôtel et transfert en véhicule privé de Mendoza à l’aéroport. Vol domestique Mendoza - Buenos Aires ou Santiago et connexion pour l’Europe.